samedi 15 novembre 2014

Quelques photos un peu anciennes de Grenache, en attendant du neuf...


 On commencera cet album avec une photo qu'on ne risque pas de refaire : Grenache fraichement retapé en 2013 et doté de son nouveau gréement, avec barres de flèches et tout le bataclan. Hélas, le chantier qui a procédé à ce travail (pourtant simple) a fait un véritable travail de sagouin !
Les haubans ont rompu au niveau des ridoirs à deux reprises, avec pour conséquence la seconde fois la perte du mât.



 Première mise à l'eau, au Salagou le 17 avril.
Un petit comité a été convié à cet évènement qui restera gravé dans les annales des Grenachistes. On sent le bateau impatient de retrouver l'eau!








Le baptème, avec du champagne comme il se doit. C'est le parrain et capitaine qui tient la bouteille. On évite d'en faire tomber trop à côté : quelques gouttes suffisent pour baptiser un bateau, c'est bien connu. L'équipage boira les restes, c'est à dire environ 74 cl.







L'heure du départ approche...
Dernières mises au point, derniers bricolages. La dérive est toujours un peu capricieuse, et d'ailleurs le chantier (toujours les fameux goulamasses) a-t-il fait du boulot convenable ? On se le demande déjà, alors qu'on n'a pas encore fini de digérer leur facture.




Grenache est aussi un bon bateau pour naviguer en solitaire. Ceci étant dit, la solitude sur le Salagou n'est jamais trop pesante.



Il permet aussi de découvrir des criques, des endroits à peu près inaccessibles, sauf en bateau, et de pique niquer tranquilles au dessus du bateau qui se balance mollement dans une crique à peine assez grande pour le contenir.
Quelques vététistes viennent parfois vététer dans les parages, mais ce ne sont que de furtives apparitions.





jeudi 13 novembre 2014

Nouveau gréement pour le FoxTrot



Le FoxTrot Grenache est enfin revenu du Salagou, où il avait été coincé pendant des mois pour cause de manque d'eau et de non accessibilité de la rampe de mise à l'eau.
L'épisode Salagou est maintenant terminé, mais Grenache y a laissé des plumes, en l’occurrence son mat. Une réflexion est en cours pour savoir comment il sera gréé dans les mois à venir.

Situation originelle : Le FoxTrot est normalement gréé en Marconi, parfois appelé aussi Bermudien. C'est le type de gréement le plus répandu dans la plaisance moderne (préféré des gros chantiers sans doute pour des raison de coût), mais ce n'est pas forcément le plus commode sur des bateau de cette taille et avec ce programme de navigation.
Les principaux inconvénients sont évidemment la longueur du mat en une seule pièce : sur le Fox, il mesure environ 6 mètres ; une telle longueur en profilé d'alu pèse environ 12 à 15 kilos. On peut y ajouter un kilo de barres de flèches, une livre de drisses et poulies diverses, et deux bons kilos de haubans. On n'est plus très loin des 20 kilos. Ce n'est pas monstrueux lorsqu'il s'agit de le porter sur l'épaule, mais pour positionner cet espar verticalement et à la bonne place, ça devient plus délicat.
Second inconvénient : le centre de voilure est assez haut, augmentant le couple de gîte du bateau au près ou au travers. Sur un bateau léger comme le FT, ce n'est pas négligeable. Par ailleurs, le centre de gravité du mat est environ trois mètres au dessus de l'eau, et là non plus ça n'arrange pas l'équilibre.
Les avantages, c'est qu'on peut avoir un bateau très toilé et plutôt simple à gréer.
L’inconvénient rédhibitoire pour nous quant à ce gréement, c’est que le mat est maintenant au fond du Salagou. Il faudrait donc racheter un mat pour remettre le bateau dans cette configuration. C’est possible (avec la participation de la MAIF) mais est-ce bien utile ?

Alors ?
On aura donc recours à un mât en carbone trouvé sur LBC, plus court et beaucoup plus léger : 4.71m pour 3.5kg. Ce mat sera gréé en tête pour permettre de conserver le foc. Pas de barres de flèches, pas de bas haubans, la petite taille et la légèreté de ce mat le permettent. Par contre, le haubanage sera textile.
Il sera envisageable de réduire le guindant de la GV à 4.50m, en trichant un peu sur le pied de mat.
La bôme perdra du poids aussi : une tringle à rideau stratifiée époxy sera suffisamment solide (1.5kg environ). On peut trouver un vit de mulet ICI. La bôme actuelle n'était pas très grosse en regard du mât que nous avons perdu, mais elle a l'air d'un monstre à côté du nouveau.
L’avantage de toutes ces configurations avec des espars courts est que (comme dans les voile-avirons) tout tient dans la coque sans dépasser : un atout notable pour le transport par route, et même pour le bivouac éventuellement. 
Ci dessous, j'ai tenté de passer en revue les différents types de voilure auxquels j'ai pensé, en essayant de cerner au mieux les avantages et inconvénients de chacun.

 
Le gréement «allègé» : Je l’ai appelé comme ça parce que je ne trouvais pas d’autre nom.(si vous avez une meilleure idée, faites le moi savoir.) C’est le plus facile à mettre en œuvre, mais c’est peut-être le moins joli et le moins efficace : ce n’est au fond qu’un marconi sous-dimensionné.
Le bas de la voile est coupé, et le haut reste intouché. Comme la voile est triangulaire, en coupant le bas on perd en longueur de bordure (#2.15m ou 2.20m au lieu des 2.35m d’origine).
La voile perd 2 mètres carrés, et le foc (comme dans toutes les autres configs) reste le même. Dans le cas de ce gréement, il ressemblera à un génois particulièrement généreux.
 La silhouette du bateau fait un peu pataude, et par rapport aux images habituelles des voiliers actuels, ça semble bien moins élancé. 
Ce n'est tout de même pas totalement affreux, mais ça ne me satisfait pas totalement, peut être simplement parce que le Marconi ne me semble pas être le plus joli gréement qui soit.

Une voile de Laser est en vente ICI.  Cependant,celle ci étant à fourreau, on ne peut envisager de l'affaler comme une voile classique. Il faudrait donc démâter à chaque fois, ou alors enrouler la voile autour du mât... pas tellement commode dans la mesure où elle comporte des lattes. 

 
Le gréement «moderne» : Celui là non plus, je ne savais pas trop comment l'appeler. Certains le qualifient de "gréement à corne sans corne"
C’est en fait une GV un peu comme celles qu’on voit sur les prototypes d’aujourd’hui.
Cette fois, on ne touche pas au bas de la voile et la bordure reste à 2.35m. C’est le haut qui est coupé, une latte forcée venant tenir l’angle supérieur. L’allongement est ici moins impressionnant que celui des catas, mais la surface de voile est sans doute celle qui subit le moins de perte, de l’ordre de 1m² à peine.
Le dessin représente un compromis entre le "fort rond de chute" (réalisé habituellement avec une GV toute lattée) et le "cornu sans corne", dans lequel les lattes sont essentielles. 
Cela suppose des calculs plus poussés que mes simples petits dessins, mais ces derniers donnent une idée de la silhouette que pourrait avoir Grenache si une telle solution était retenue. 
Cette configuration est un tout petit peu moins simple à mettre en œuvre que la précédente puisqu’il faut prévoir et ajouter une latte forcée (avec son fourreau). Elle a cependant des chances d’être bien plus efficace.
Si on décide finalement d'opter pour une voile à fort rond de chute, une voile toute lattée est disponible ICI pour 250€. Ce sont des frais assez modestes pour une voile neuve.

 
Le gréement à livarde : Ce type de voilure offre en fait une surface assez comparable, voire supérieure, à la voilure dite moderne. La surface est à peine inférieure à celle de la voile marconi actuelle, puisque seul un petit triangle dans le haut est absent. Il a une superficie d’environ ¾ de m².
Plus besoin de latte forcée dans ce cas, puisque c’est la livarde  qui va donner à la voile sa forme quadrangulaire. Cette livarde est constituée d’un tube ou d’une perche (encore une tringle à rideau époxyfiée…) qui vient se coincer dans l’angle supérieur de la voile, et est bordé(e) le long du mat par une garcette prévue à cet effet.
La livarde pourrait avoir une longueur de 2.50 à 3.00m, ce qui placerait son dispositif d’étarquage à environ 1.70m au-dessus du pont. Tout à fait maniable en principe.
C’est généralement un gréement assez efficace, remontant bien au près, et ne fatiguant pas les espars.Voir ici un article fort bien fait sur l'efficacité de la voile à livarde : http://www.bateaubois.com/articles.php?pg=197&lng=fr
Par ailleurs, la voile à livarde est celle qui est le plus rapidement réduite en cas de nécessité : il suffit de relâcher la livarde (ça s’appelle «scandaliser* la voile», parait-il. Voir ici un autre article sur la  livarde ), et la surface est immédiatement divisée par 2. Ça fait un peu de bruit et ça ne dispense pas de prendre un ris comme il faut par la suite, mais ça évite de se retrouver en difficulté.
C’est, vous l’aurez compris, cette configuration de voilure qui a ma faveur.

 
Le gréement houari : C’est certainement le plus joli, mais dans notre cas, il supposerait de faire retailler la voile qui sans cela serait trop plate, et de monter la vergue sur des anneaux à billes (des billes de buis tournées à la main, bien sûr !).
Je n’ai mis cette possibilité que pour le coup d’œil, mais je ne crois pas que la valeur du bateau justifie les complications qu’occasionnerait le passage à ce type de voilure. 
Personnellement, je me sens tout à fait disposé à faire les différentes transformations allant dans le sens des configurations précédentes (et même la voile au tiers, que je n'ai pas montré ici), mais pour le gréement houari, je ne me sens pas assez courageux (les arabophones auront compris le jeu de mots)




Bien sûr, il y a aussi le cotre à corne et même le cotre houari (que je n'ai pas représenté ici) : c'est très joli également, mais ça demande des travaux plus importants. Je ne l'écarte pas totalement, mais je ne pense vraiment pas avoir le temps de réaliser ce genre de chose cette année. Peut être un peu plus tard, si je ne tarde pas trop à prendre ma retraite et si l'âge légal ne s'enfuit pas sans arrêt devant moi.



*   Scandaliser une voile à livarde, c'est le nom de la technique sophistiquée de réduction de toile, à employer s’il vous arrive de vous trouver dans une situation que vous ne maîtrisez plus et souhaitez réduire rapidement la toile.
Dégréez la livarde en larguant le "morveux" et en poussant le talon de la livarde à l'eau sous le vent : la partie de la voile qui continue de porter réellement n’est plus que le triangle dont les cotés sont le mât et la bôme, soit 50% à 70% de la surface totale, le reste fasseye mollement sous le vent… en remuant un peu la livarde dont le talon traine dans l'eau. Pas très élégant, mais ce n’est pas ce qu’on cherche !

lundi 10 novembre 2014

Après de nombreuses semaines désespérantes pendant lesquelles Grenache est resté coincé au Salagou, le petit Foxtrot rouge est enfin retourné sur la terre ferme pour y être remis à neuf.
Oui, je sais bien, un bateau qu'on est content de voir revenir à terre, ça peut sembler bizarre, mais le pauvre Grenache n'avait pas bougé depuis plus d'un an, pour cause de mauvais temps sur le salagou, parfois, de manque d'eau dans le lac, interdisant l'accès à la rampe de mise à l'eau, et d'horaires impossibles de la base nautique, très souvent.
Une base nautique à laquelle on ne peut accéder qu'en semaine de 9h à midi et de 14h à 17h, fermée le week end, ce n'est pas très commode quand on travaille...

 L'image n'est pas extraordinaire : il s'agit d'une capture video.
Les débuts étaient pourtant prometteurs : on voit ici Grenache et son équipage lors de la première sortie. Belles voiles, le foc est neuf, le bateau est pimpant, fringant et... prend bien le vent.
C'était un peu le cirque pour le mettre à l'eau, mais la manœuvre pouvait malgré tout se faire tout seul sans y passer trop de temps (je le sais, je l'ai fait).
  
En une bonne demi heure, on pouvait être prêt à partir. Ce n'est pas beaucoup plus long que sur n'importe quel bateau qui reste à flot. Le conseil qu'on nous a donné, et selon lequel il aurait dû être plus commode de laisser le bateau sur corps mort, s'est avéré être un assez mauvais conseil. Le bateau était certes accessible en annexe, mais il a été terriblement chahuté et a fini par démâter. Nous avons tenté plusieurs fois de rapporter le bateau au bord pour le remettre sur remorque, mais un obstacle ou un autre nous en a toujours empêché. Ce n'est qu'après plusieurs mois que les conditions météo, l'ouverture de la base nautique, le niveau d'eau dans le lac et l'état de santé de l'équipage, nous ont permis de rapatrier le pauvre esquif.
Grenache va donc passer quelque temps à Montpelier en attendant de retrouver un terrain de jeu plus propice à son épanouissement. Des remises en état et des améliorations ne manqueront pas d'intervenir.